Andreas Sanchez et Yannick Chittaro, info fauna et Stève Breitenmoser, ing. HES ¶
Les organismes qui dépendent du bois mort pour une partie au moins de leur cycle de vie sont dits « saproxyliques ». Ces derniers, qui jouent un rôle essentiel dans les processus de décomposition du bois mort et participent à la régénération des forêts, sont en grande partie des Coléoptères. Avec plus de 1500 espèces saproxyliques en Suisse, ils sont présents dans tous les types de milieux boisés, et pas uniquement en forêt. Ainsi, les cordons boisés, les parcs urbains ou les arbres isolés constituent des milieux secondaires précieux pour de nombreuses espèces, et permettent de mettre en réseau les populations forestières.
Ceci est particulièrement le cas lorsque ces zones urbaines et périurbaines hébergent de très vieux arbres de grandes dimensions, par exemple des chênes séculaires, devenus très rares en forêts exploitées. Ainsi, de nombreuses espèces saproxyliques comptant parmi les plus rares et exigeantes de notre faune en dépendent, d’autant plus que ces arbres vétérans sont souvent porteurs de dendromicrohabitats (cavités, champignons lignicoles, branches cassées, …).
Ces arbres remarquables peuvent donc jouer un rôle important dans la conservation des espèces saproxyliques, pour autant qu’une réflexion spatiale et temporelle (planification des replantations), ainsi qu’un mode de gestion adéquat, soient planifiés.