02.04.2019 | Université de Gand, édité par : Beate Kittl | News WSL
En forêt, le feuillage des arbres fonctionne comme une couche d’isolation. Selon une étude internationale à laquelle a pris part l’Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage WSL, il protège des effets du réchauffement climatique les organismes qui vivent sous son couvert.
Durant les chaudes journées d’été, la fraîcheur ressentie lors des promenades en forêt n’est pas juste une impression subjective. Pour la première fois, des scientifiques en Europe et aux États-Unis ont mis en évidence une différence de température entre l’intérieur et l’extérieur des forêts sur la base de mesures incontestables. Les données montrent qu’en moyenne dans le monde, la température maximale en forêt est inférieure de 4 degrés à celle relevée hors couvert.
Quatre degrés en moin
« Les arbres, leur feuillage et leur branchage forment au-dessus de la forêt une couche qui isole de la chaleur », explique Florian Zellweger du WSL, à Birmensdorf. « C’est pourquoi en été, les températures maximales sont beaucoup plus faibles en forêt qu’à l’air libre, avec en moyenne 4 degrés de moins. L’hiver et la nuit, ce modèle s’inverse et les températures en forêt sont plus élevées de 1 degré en moyenne. »
Le feuillage atténue ainsi sensiblement les effets des vagues de chaleur estivales. « Par conséquent, la faune et la flore forestières sont beaucoup moins exposées au réchauffement actuel que les espèces vivant en dehors de la forêt », ajoute F. Zellweger. « Étant donné qu’un quart de la surface terrestre est couvert de forêts et que celles-ci accueillent deux tiers de la biodiversité globale, les prévisions concernant l’impact du changement climatique sur la biodiversité sont très différentes. »
Les mesures ont été faites sur 98 sites répartis sur cinq continents, dans les tropiques, dans la zone tempérée et dans les forêts boréales du nord. En Suisse, les scientifiques se sont basés sur les données du programme de Recherches à long terme sur les écosystèmes forestiers (LWF). Depuis les années 1990, ce programme recueille des données détaillées sur les facteurs environnementaux et leur impact sur les forêts dans 19 sites.
La forêt fait tampon
Pour la première fois, les chercheurs démontrent également que la capacité tampon des forêts dans le monde augmente parallèlement à la hausse des températures : les températures maximales de l’air en forêt seront vraisemblablement plus basses que ce qui est admis actuellement. «Même si les températures continuent à augmenter hors couvert forestier, elles ne suivent pas systématiquement cette tendance sous couvert», déclare F. Zellweger. Les températures en forêt et à l’air libre continuent de diverger. Cet effet tampon souligne la nécessité de préserver les forêts et de renforcer le reboisement, explique le scientifique.
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Publication originale dans Nature Ecology & Evolution:
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