Les scolytes en Suisse: dans certaines régions, la pression du typographe est retombée

20.03.2025 | Simon Blaser, Linda Zsindely | WSL News

En 2024, le typographe (Ips typographus), l'espèce de scolytes la plus aggressive pour les épicéas, a causé moins de dommages en Suisse que l'année précédente, avec globalement moins de foyers et moins de bois infesté. C'est ce que qu'indique dans son bilan annuel Protection de la forêt suisse, le service de l'Institut fédéral de recherches WSL spécialisé dans les questions de protection de la forêt.

Bonne nouvelle pour la filière forêt-bois en Suisse : l'été dernier, le nombre d'épicéas abattus dans le cadre d'exploitations forcées estivales dans l'ensemble de la Suisse a diminué d'environ 13 % par rapport à 2023. Par «exploitation forcée», on entend l'abattage et la valorisation à court terme et non planifiés d'arbres infestés par des scolytes. Au cours de la même période, le nombre de foyers d'infestation, c'est-à-dire de peuplements forestiers infestés par le typographe, a diminué de 3 %. Le volume total de bois endommagé en 2024 est estimé à 622 850 mètres cubes, contre 713 210 mètres cubes en 2023.

Le calme n'est toutefois pas revenu partout. Une très grande quantité de bois infesté est actuellement signalée dans le Jura vaudois, une région où la situation s'est nettement aggravée au cours des trois dernières années. Les sécheresses estivales répétées, favorisées par des sols peu profonds et donc rapidement desséchés, ont probablement contribué à cette augmentation.

Le climat est un facteur important

L'année dernière, la température moyenne était supérieure de 1,4 °C à celle des années 1991-2020. En particulier, l'hiver a été exceptionnellement doux, ce qui a permis aux typographes hivernant à basse altitude de prendre leur envol dès la mi-mars. Malgré un printemps frais et des mois de mai et juin plutôt humides, la chaleur en juillet et en août a permis aux insectes de produire une troisième génération en fin de saison. Ce phénomène survient principalement lors des années plus chaudes que la moyenne et devrait être plus fréquent à l'avenir en raison du changement climatique.

La répartition des précipitations peut également influencer le développement de l'infestation. En hiver et au printemps 2024, de nombreuses régions ont reçu plus de précipitations que la moyenne. Bien que l'été ait été plus sec dans certaines zones, la bonne disponibilité en eau au début de l'année a réduit le stress hydrique des épicéas au cours de l'année. Les épicéas en bonne santé peuvent produire plus de résine. Or, les écoulements de résine représente le principal mécanisme de défense de l'arbre contre les intrus. Cela pourrait avoir contribué à la stabilisation de la situation du typographe observée dans de nombreuses régions.

Pas de levée de l'alerte malgré le répit

L'évolution des dommages que causera le typographe en 2025 dépendra fortement des conditions météorologiques. En particulier, les dommages dus à des tempêtes ou à la pression de la neige offrent des conditions de reproduction idéales aux insectes. Si les épicéas infestés ne sont pas évacués à temps, l'infestation risque de se propager aux arbres sains. De plus, le stress hydrique estival, qui devrait être plus fréquent et intense en raison du changement climatique, pourrait diminuer encore la résistance des arbres et ainsi intensifier la dynamique d'infestation.

Publications

Blaser S., Stroheker S., Queloz V. (2025) Les dégâts dus au typographe sont en recul dans de nombreux cantons en 2024. Protection des forêts. Actualités: Vol. 1. Birmensdorf: Protection de la forêt suisse; WSL. 3 p. Institutional Repository DORA

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