Les mesures visant à contenir la pandémie de Corona ont également un impact sur l’expédition MOSAiC. Elles rendent plus difficile la relève des participants lors des différentes étapes du voyage. Les forts mouvements de glace, qui maintiennent les chercheurs en alerte, constituent aussi un grand défi.
L’inattendu fait partie de toute expédition, et les chercheurs embarqués sur le « Polarstern » en Arctique en font aujourd'hui l’expérience. La relève des participants à la deuxième étape du voyage devait en réalité arriver à la mi-février. Mais l’épaisseur de la banquise a freiné l’avancée du brise-glace « Capitaine Dranitsyn » avec la nouvelle équipe, ce qui a retardé de plus de deux semaines le remplacement.
Sur le site, ce sont les mouvements de la glace qui constituent actuellement le défi le plus important pour les chercheurs. Les tempêtes successives ont créé sans arrêt de nouvelles crevasses dans la glace, et la grande banquise de presque un kilomètre carré s’est désormais brisée en plusieurs parties. Les chercheurs sont souvent occupés à sauver des équipements, à reconnecter des câbles d’alimentation et de données et à trouver d'autres endroits accessibles pour leurs mesures et leurs relevés d’échantillons. Mais ces conditions changeantes n’ont pas que des inconvénients : elles peuvent être mises à profit pour de nouvelles recherches passionnantes, notamment sur la formation de nouvelle glace dans les fissures et les canaux et sur l’accumulation de neige qui en résulte.
Entre-temps, les participants de l’étape 2 sont enfin de retour sur la terre ferme. Il leur a fallu trois semaines et demie pour revenir depuis la plaque de banquise MOSAiC. En chemin, leur navire a été ravitaillé par un autre brise-glace, pour pallier le manque de carburant. Le 1er avril, ils ont finalement accosté à Tromsø, en Norvège. De là, ils ont rejoint Brême par un vol charter et regagnent maintenant leur pays d’origine, en fonction de la réglementation des pays respectifs concernant le Corona. Les chercheurs du SLF Martin Schneebeli et Matthias Jaggi, qui étaient en Arctique depuis décembre dernier, sont arrivés sains et saufs chez eux en Suisse.
La pandémie de Corona avait déjà rendu nécessaires des changements dans le déroulement de l’expédition MOSAiC. Les premières campagnes de vols en mars pour prendre des mesures de l’atmosphère et de la glace de mer, qui devaient être effectuées depuis le Spitzberg norvégien, n’ont pas pu avoir lieu. De plus, la prochaine relève sera probablement retardée de quelques semaines. À l’origine, elle était prévue par avion depuis le Spitzberg. Cependant, en raison de la pandémie de Corona, la Norvège n’autorise plus les entrées dans le pays, c’est pourquoi il est également hors de question de quitter Tromsø par bateau. D’autres plans pour la relève sont en cours d’étude, mais avant de les mettre en œuvre, il faut appliquer les règlements de quarantaine et les nouveaux participants doivent être testés deux fois pour le Covid-19. À bord du « Polarstern », personne n’est actuellement infecté par le virus.
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