09.08.2018 | News WSL
Les sols asséchés pourraient se rétablir localement quelque peu d'ici la fin du mois. C'est ce qu'indique une prévision à 30 jours pour la sécheresse actuelle en Suisse, que les hydrologues de l'Institut fédéral de recherches (WSL) ont émise pour la première fois avec des données en temps réel dans le cadre d'une opération pilote de trois semaines. La phase d'essai débute le 9 août avec pour objectif de montrer si les prévisions de sécheresse à long terme feront leurs preuves dans la pratique.
Depuis des semaines, de plus en plus d'eau s'évapore du sol, des plans d'eau et des aquifères en Suisse. Le groupe Prévisions hydrologiques de l'Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage WSL publie depuis 2012 des prévisions du déficit hydrique sur www.secheresse.ch. Jusqu’à présent, ces prévisions ne couvraient que cinq jours, c’est-à-dire la période pendant laquelle les modèles météorologiques sont en mesure d’annoncer avec suffisamment de certitude les précipitations susceptibles de causer des inondations.
Des prévisions utiles au-delà de 20 jours
Dans divers projets de recherche, les hydrologues du WSL et leurs collègues de MétéoSuisse et de l'ETH Zurich ont pu montrer que des prévisions à plus long terme en cas de périodes d'étiage et de sécheresse du sol seraient à la fois réalisables et utiles*. Ces deux processus se déroulent dans des réservoirs d'eau qui réagissent plus lentement aux changements que les processus dans l’atmosphère ou à la surface du sol entraînant par exemple des inondations dues aux orages, explique Massimiliano Zappa, chef du groupe Prévisions hydrologiques. Les études ont montré qu’en cas de sécheresse, les prévisions même au-delà de 20 jours offrent des avantages supplémentaires afin de pouvoir se préparer à un prochain manque d’eau.
En raison de la situation actuelle, les hydrologues du WSL, avec l'accord de MétéoSuisse, viennent d’alimenter leur modèle hydrologique avec les calculs actuels du modèle à 30 jours du Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme (CEPMMT). Ils poursuivront ce projet pilote au cours des trois prochaines semaines. «Nous voulons montrer l’état d’avancement de nos méthodes et donner au public l'occasion de tester les avantages des prévisions mensuelles», explique M. Zappa.

Des prévisions assorties d’incertitude
Voici les prévisions – prudentes – pour les trois prochaines semaines: compte tenu de la situation au 2 août, les cartes montrent une légère augmentation de l'humidité du sol jusqu'à la fin du mois, en particulier dans les Alpes et en Suisse occidentale. Cependant, le débit des cours d’eau et les réservoirs souterrains peu profonds, dans lesquels l'eau de pluie s'accumule avant de se déverser lentement dans les cours d’eau, resteront aussi bas qu'au cours des dernières semaines.
Ces prévisions doivent être interprétées avec toute la prudence de rigueur. «Les prévisions météorologiques et nos modèles comportent des incertitudes qui s’additionnent», souligne Massimiliano Zappa. Et plus l'horizon de prévision est éloigné, plus la prévision est incertaine. Par exemple, un agriculteur ne peut pas en conclure à quel moment il devra irriguer ses parcelles, ni avec quelle quantité d'eau.
À bien des égards, une prévision à plus long terme de la sécheresse pourrait toutefois être utile, par exemple pour faciliter la planification de centrales hydroélectriques pour lesquelles le WSL mène le projet HEPS4POWER. Les autorités pourraient demander en temps utile à la population de prendre des mesures d'économie d'eau ou sauver les poissons des rivières susceptibles d’être à sec. «Nous nous réjouissons de recevoir les commentaires des utilisateurs potentiels de ces prévisions», dit Massimiliano Zappa.
Pendant la phase pilote, les prévisions mensuelles (en allemand) seront disponibles en ligne.
* voir «Publications» ci-dessous
Des prévisions à 30 jours pour la sécheresse
Les modèles de prévision comparent les simulations actuelles de la disponibilité en eau dans plusieurs grandes régions avec la moyenne saisonnière des dernières années depuis 1981. Selon l'importance de l'écart par rapport à la moyenne dans une région, la zone sur la carte est de couleur blanche (pas de déficit en eau) ou brun clair à brun foncé (déficit léger à important). Comme le modèle calcule un total de 51 variantes pour de telles prévisions, l'évaluation et une présentation pertinente des résultats sont longues et coûteuses en temps.
Les chercheurs ont vérifié rétrospectivement la qualité de leurs prévisions à 30 jours des variables hydrologiques à l'aide des données météorologiques de MétéoSuisse et du Centre européen de prévisions météorologiques CEPMMT. Il en ressort que leurs prévisions pour les facteurs «faible teneur en eau» et «sécheresse du sol» sont relativement bonnes.
Contact ¶
Massimiliano Zappa sera joignable jeudi 9 août après 13 heures.
Liens et documents ¶
Liens:
Plate-forme d'informations sécheresse: www.drought.ch
Recherche du WSL sur les conditions climatiques extrêmes et sécheresse
Publications originales:
Skill of Hydrological Extended Range Forecasts for Water Resources Management in Switzerland
Droits d'auteur ¶
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