L’observation de l’environnement n’exige pas uniquement des données spatiales et temporelles à haute résolution mais également des données sur la troisième dimension. Nous avons développé une méthode permettant d’observer des modifications infimes du paysage sur une période de temps relativement courte, et ce, en trois dimensions.
Les programmes de surveillance comme l’observation du paysage requièrent des méthodes appropriées pour évaluer l’utilisation et l’exploitation des sols et en analyser l’évolution. Nous appliquons les méthodes existantes et les développons. Ce faisant, nous améliorons les bases de données de l’observation de l’environnement. Ainsi est-il possible, aujourd’hui, d’analyser le paysage en trois dimensions. Nous pouvons donc non seulement relever le type d’utilisation des sols, par exemple la superficie d’une forêt, mais aussi la surface et la hauteur des arbres, tout cela grâce au balayage laser aéroporté, ou Airborne Laser Scanning (ALS). Cette technologie permet de mesurer les distances par rapport à la surface à partir d’un avion. En cas de végétation haute, comme des arbres, les rayons laser traversent en partie la surface à proprement parler pour atteindre le sol sous-jacent. Ces données permettent de modéliser tant la surface que le terrain. Le modèle numérique de surface (MNS) et le modèle numérique de terrain (MNT) décrivent les structures et la morphologie d’un paysage.
Observer de près l’évolution temporelle et spatiale du paysage ¶
Un survol à l’échelle nationale au moyen de l’ALS représente une dépense considérable. C’est pourquoi une actualisation régulière des données n’est possible que sous réserve. Nous avons développé une méthode permettant d’actualiser plus efficacement les données en 3D du paysage. Celle-ci se base sur des images stéréoscopiques numériques prises de routine par l'Office fédéral de topographie swisstopo. Ces images stéréoscopiques sont prises par le capteur numérique «ADS80» depuis 2005 et se caractérisent par une haute résolution spatiale mais aussi temporelle, dans la mesure où swisstopo renouvelle ces relevés tous les trois ans.
Estimer les ressources forestières ou les glaciers ¶
Dans le cadre de l’inventaire forestier national (IFN), nous avons développé un processus de traitement des données destiné à calculer un modèle numérique de surface (MNS) recouvrant tout le territoire national. Les MNS constituent aujourd’hui une base de données importante permettant d’évaluer les ressources naturelles à grande échelle et avec une haute résolution spatiale. Dans les forêts par exemple, la hauteur des arbres et des peuplements explique pour une part importante le volume de bois existant et la biomasse.
Notre méthode permet également d’observer de près des modifications infimes de la forêt et d’autres couvertures du sol sur une période de temps relativement courte. Les calculs en 3D étant réalisés pour toute la Suisse, il est également possible de détecter des modifications en haute montagne, p. ex. au niveau des glaciers.