Une plantation expérimentale de 6 essences exotiques

«Plantation expérimentale de six essences exotiques» est un projet de coopération internationale entre plusieurs instituts de recherche et universités (Direction du projet : LWF Bavière). Le but du projet est de tester l’aptitude de 6 essences exotiques prometteuses mais encore peu connues à pousser dans un climat plus chaud et plus sec. Il convient alors également de déterminer si les racines des essences exotiques sélectionnées sont suffisamment colonisées par les mycorhizes dans les surfaces de plantation choisies.

Méthodes

Les semences proviennent de Bulgarie, de Turquie et des Etats-Unis. Les essences ont été sélectionnées selon des critères écologiques et économiques par une recherche à grande échelle; il a par exemple été assuré que les essences sélectionnées ne soient pas invasives ou sensibles à des maladies, et qu’elles produisent du bois de valeur suffisante (Schmiedinger et al. 2009). Pour la sélection des essences, un réchauffement de 2°C de la température a été envisagé. Les 6 essences introduites seront comparées avec une essence locale, le Chêne sessile (Quercus petraea), à Mutrux (Suisse). Les semis ont été cultivés en pépinière depuis le printemps 2009, puis plantés au printemps 2012.

La plantation expérimentale est constituée de 7 traitements différents (correspondant aux 7 essences forestières), répétés chacun 3 fois. Sa surface est d’environ 3 ha, chacune des 21 sous-parcelles s’étendant sur 0,12 ha. Les arbres ont été plantés à une distance de 2 m x 2 m. Cet agencement permet de suivre un nombre suffisant de plants par essence jusqu’au stade de jeune futaie.

La collecte des données concernant la végétation, le sol ainsi que les arbres plantés est harmonisée entre les partenaires du projet, en ce qui concerne les paramètres, les méthodes d’inventaire, le temps, le collectif sous observation), afin que les données soient ensuite comparables. L’intérêt est porté sur la croissance des tiges, la mortalité, la phénologie, les maladies et les parasites. Une autre étude est menée séparément sur la mycorhization des semis à la pépinière, et un an plus tard sur le lieu de croissance des plants.

Qu’est-ce qu’une essence exotique?

Une essence exotique est une essence qui est introduite dans un territoire ou elle ne pousse pas naturellement. Les essences exotiques doivent être plantées, mais peuvent ensuite se régénérer naturellement. Un synonyme d’essence exotique est essence introduite, en opposition aux essences indigènes.

Les sept essences forestières

Sapin de Turquie

 

Abies bornmuelleriana

Hêtre d‘Orient

Fagus orientalis

Tilleul argenté

Tilia tomentosa

Cèdre du Liban

Cedrus libani

Thuya géant

Thuja plicata

Tsuga de Californie

Tsuga heterophylla

Chêne sessile

Quercus petraea

Pourquoi faire pousser des essences exotiques?

Depuis des siècles, les passionnés de botanique, jardiniers et forestiers plantent de manière expérimentale des essences exotiques dans les parcs, les jardins et les forêts. Cet engouement était motivé par l’attrait et l’admiration que suscitaient ces essences inconnues, et également par les grandes attentes économiques de ces essences à croissance rapide et à forte production ligneuse. La plupart des introductions d’essences n’a pas fonctionné. Peu sont utilisées aujourd’hui en plantation: Par exemple, à l’échelle mondiale, le Pin de Monterey (Pinus radiata) ; chez nous le Douglas (Pseudotsuga menziesii) et le Chêne rouge d’Amérique (Quercus rubra). En Suisse, il existe aussi des plantations expérimentales de Cèdre de l’Atlas (Cedrus atlantica).

Aujourd’hui les essences exotiques suscitent à nouveau l’intérêt, puisqu’elles représentent une alternative à certaines essences importantes économiquement qui supportent mal le changement climatique, comme l’Épicéa (Picea abies). Les essences de substitution qui sont alors recherchées sont des essences aux propriétés similaires, mais tolérant un climat plus chaud et plus sec.

Résultats attendus et pertinence pratique

L’expérience permet d’évaluer et de comparer les capacités de survie, de croissance, et de résistance aux maladies et parasites des différentes essences, ainsi que d’observer dans quelle mesure leurs racines sont mycorhizées. Dans quelques années découleront du projet des recommandations culturales pour les différentes essences. Les résultats seront de plus en plus fiables au fur et à mesure que la durée d’observation augmentera. Il ne s’agit pas de remplacer les essences indigènes de Suisse par des essences exotiques, mais plutôt d’enrichir des peuplements existants avec de nouvelles essences déjà testées mais encore absentes des forêts suisses, sur de petites surfaces.

Publications

Liens

Publications internes

Nikolova P, Bürgi A, Egli S, Brang P. 2016. Schlussbericht des Projektes Gastbaumarten im Forschungsprogramm Wald und Klimawandel. Birmensdorf, Eidg. Forschungsanstalt für Wald, Schnee und Landschaft WSL. 52 S.

Schmiedinger A, Bachmann M, Kölling C, Schirmer R. 2009. Verfahren zur Auswahl von Baumarten für Anbauversuche vor dem Hintergrund des Klimawandels. Forstarchiv 80: 15-22.

Spellmann H, Brang P, Hein S, Geb M. 2015. Grosse Küstentanne (Abies grandis Dougl. ex D. Don Lindl.). [Kapitel 4.1] In: Vor T, Spellmann H, Bolte A, Ammer C (eds) Potenziale und Risiken eingeführter Baumarten. Baumartenportraits mit naturschutzfachlicher Bewertung. Göttinger Forstwissenschaften. Band 7. Göttingen, Universitätsverlag. 29-46. 

Spellmann H, Weller A, Brang P, Michiels H-G, Bolte A. 2015. Douglasie (Pseudotsuga menziesii (Mirb.) Franco). [Kapitel 4.12] In: Vor, T.; Spellmann, H.; Bolte, A.; Ammer, C. (eds) Potenziale und Risiken eingeführter Baumarten. Baumartenportraits mit naturschutzfachlicher Bewertung. Göttinger Forstwissenschaften. Band 7. Göttingen, Universitätsverlag. 187-217.

Als Vorbereitung auf die Versuchspflanzung wurde nach den wenigen bestehenden Anbauten der in Mutrux angepflanzten Baumarten gesucht. Das Resultat ist in 2 Berichten dokumentiert:

  • Tschopp 2012 (PDF, 2,8 MB)
  • Adami 2013 (PDF, 1,4 MB)